49N
75 ans de l'OTAN : L'empreinte canadienne qui a changé le monde
Depuis 75 ans, le Canada joue un rôle unique au sein de l’OTAN, transformant une alliance militaire en un puissant outil de paix mondiale. Des ruines de la Seconde Guerre mondiale aux défis climatiques d’aujourd’hui, découvrez comment notre pays a façonné la plus grande alliance de l’histoire.
Au fil de cet épisode, revivez les moments clés de cette aventure extraordinaire : la vision audacieuse de Lester B. Pearson pour une alliance qui va au-delà du militaire, le célèbre “Canadian Article” qui a changé la nature même de l’OTAN, et le leadership canadien face aux nouveaux défis mondiaux.
De la formation des pilotes internationaux à Moose Jaw jusqu’au nouveau Centre d’excellence sur le climat à Montréal, en passant par notre présence stratégique en Lettonie, plongez dans l’histoire fascinante d’un Canada qui innove pour la paix. Découvrez comment notre pays continue d’être à l’avant-garde, relevant les défis du 21e siècle : changements climatiques, cybersécurité, et stabilité internationale.
Une histoire de courage, d’innovation et d’engagement qui témoigne de l’impact durable du Canada sur la scène mondiale. Un épisode qui vous fera voir l’OTAN – et le rôle de notre pays – sous un jour nouveau.
NATO at 75: The Canadian Footprint That Changed the World
For 75 years, Canada has played a unique role within NATO, transforming a military alliance into a powerful instrument for global peace. From the ruins of World War II to today’s climate challenges, discover how our country has shaped the greatest alliance in history.
Throughout this episode, relive the key moments of this extraordinary journey: Lester B. Pearson’s bold vision for an alliance that goes beyond military matters, the famous “Canadian Article” that changed NATO’s very nature, and Canadian leadership in facing new global challenges.
From training international pilots in Moose Jaw to the new Centre of Excellence for Climate Change and Security in Montreal, and our strategic presence in Latvia, dive into the fascinating story of a Canada that innovates for peace. Learn how our country continues to be at the forefront, addressing 21st century challenges: climate change, cybersecurity, and international stability.
A story of courage, innovation, and commitment that demonstrates Canada’s lasting impact on the world stage. An episode that will make you see NATO – and our country’s role – in a new light.
Ressources
Canada, Affaires mondiales. ‘Déclaration des ministres Joly et Blair à l’occasion du 75e anniversaire de la création de l’OTAN’. Déclarations, 4 April 2024. https://www.canada.ca/fr/affaires-mondiales/nouvelles/2024/04/declaration-des-ministres-joly-et-blair-a-loccasion-du-75e-anniversaire-de-la-creation-de-lotan.html.
‘Le Canada et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord’. AMC, 19 October 2015. https://www.international.gc.ca/world-monde/international_relations-relations_internationales/nato-otan/index.aspx?lang=fra.
Canada, and Stephen Fuhr 1969-. Le Canada et l’OTAN : une alliance cimentée par la force et la fiabilité : rapport du Comité permanent de la défense nationale. 1 ressource en ligne (x, 151 pages) vols. [Ottawa]: Comité permanent de la défense nationale, 2018. http://epe.lac-bac.gc.ca/100/201/301/weekly_acquisitions_list-ef/2018/18-25/publications.gc.ca/collections/collection_2018/parl/xc34-1/XC34-1-1-421-10-fra.pdf.
‘Le Canada et l’OTAN | Dépêches | Apprendre | Musée canadien de la guerre’. Accessed 14 May 2024. https://www.museedelaguerre.ca/articles/le-canada-et-lotan
https://www.museedelaguerre.ca/cwm/exhibitions/nato/nato01_f.html
NATO. ‘L’OTAN célèbre son 75e anniversaire pendant sa réunion des ministres des Affaires étrangères’. NATO. Accessed 14 May 2024. https://www.nato.int/cps/fr/natohq/news_224092.htm.
‘NATO (North Atlantic Treaty Organization) | The Canadian Encyclopedia’. Accessed 14 May 2024. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/en/article/nato-north-atlantic-treaty-organization.
Premier ministre du Canada. ‘Déclaration du premier ministre à l’occasion du 75e anniversaire de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord’, 4 March 2024. https://www.pm.gc.ca/fr/nouvelles/declarations/2024/04/04/declaration-du-premier-ministre-loccasion-du-75e-anniversaire-de.
Narration : Marcel Simoneau
Écriture et réalisation | Writing and realisation : Hugo Martin
Recherche | Research : Catherine Paulin
Écriture – Montage et son | Writing – Editing and sound: Sophie Houle-Drapeau

La sécurité au quotidien est essentielle à notre bien-être. L’objectif de l’OTAN est de garantir la liberté et la sécurité de ses membres par des moyens politiques et militaires.
POLITIQUE – L’OTAN s’emploie à promouvoir les valeurs démocratiques et permet à ses membres de se consulter et de coopérer sur les questions de défense et de sécurité afin de résoudre les problèmes, d’instaurer la confiance et, à long terme, de prévenir les conflits.
MILITAIRE – L’OTAN est attachée à la résolution pacifique des différends. Si les efforts diplomatiques échouent, elle dispose de la puissance militaire nécessaire pour entreprendre des opérations de gestion de crise. Celles-ci sont menées en application de la clause de défense collective du traité fondateur article 5 du Traité de Washington ou sous mandat de l’Organisation des Nations Unies, par l’OTAN seule ou en coopération avec des pays non membres ou d’autres organisations internationales.
Source: NATO

Transcription
Transcript – 49° N
Episode 6 – 75 ans de l’OTAN : L’empreinte canadienne qui a changé le monde
Durée: 48:15 min
Rivercast Media s.a. (00:01.022)
Imaginez l’Europe en 1945. La poussière retombe sur les grandes villes européennes. Londres, Berlin, Varsovie, Hambourg, autrefois vibrantes, maintenant réduites en un amas de décombres. L’odeur âcre de la fumée s’accroche encore aux ruines. Témoignage silencieux de la fureur des bombardements. Dans les rues, le spectre de la faim hante les visages creusés. Les files d’attente s’allongent devant les magasins aux étagères vides.
Le froid mordant de l’hiver aggrave les souffrances d’une population épuisée par des années de guerre. Chaque jour, la peur d’un conflit renouvelé s’insinue dans les cœurs. Le monde retient son souffle. Un rideau de fer s’abat sur l’Europe, séparant familles et amis, déchirant un pays en deux. De part et d’autre de ce rideau, deux mondes s’affrontent, deux idéologies inconciliables. L’Allemagne, autrefois symbole de puissance, devient le terrain d’affrontements de la guerre froide. Face à cette menace grandissante, la sécurité devient prioritaire.
C’est dans ce contexte de tension croissante, alors que l’Europe panse ses plaies, 12 pays occidentaux se rassemblent. Un événement historique se prépare. 12 États. Le Canada, la Belgique, le Danemark, les États-Unis, la France, l’Islande, l’Italie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni se réunissent pour signer un pacte qui va changer le cours de l’histoire. Une alliance militaire qui va redéfinir la sécurité internationale.
À Washington, le 4 avril 1949, la signature d’un document fondateur qui marque le début d’une ère de coopération et de solidarité face à l’adversité. Le traité de l’Atlantique Nord, également connu sous le nom de traité de Washington, marque la naissance d’une alliance militaire en temps de paix sans précédent pour le Canada. Le traité est fondé sur le principe de la défense collective, stipulant qu’une attaque armée contre un membre serait considérée comme une attaque contre tous. Cette disposition est au cœur du traité. Le Canada a activement contribué à la mise en place de la structure militaire et a déployé des troupes à des agressions contre des pays membres. La signature du traité de Washington est le résultat d’un contexte géopolitique tendu, marqué par l’expansionnisme soviétique.
Rivercast Media s.a. (02:26.30)
Depuis 75 ans, l’OTAN, une alliance politico-militaire formée par des pays d’Amérique du Nord et d’Europe occidentale, continue de jouer un rôle crucial sur la scène internationale. Voici l’histoire de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord.
Le Canada, terre d’envol pour les rêves, terreau fertile pour les idées, nation où les destins se rencontrent. Un pays tissé d’histoires et d’événements qui ont façonné son identité. Derrière chaque moment marquant se cachent des visages, des voix, des idées qui ont bâti la Nation. Dans 49 degrés nord, nous vous emmenons au cœur des moments charnières du Canada. Nous explorons le Canada à travers les femmes et les hommes qui l’ont bâti. Les lieux qui ont été le théâtre de son histoire et les événements qui ont marqué son évolution. Des exploits méconnus aux moments historiques décisifs, nous découvrons comment ces éléments s’entremêlent pour créer le pays que nous connaissons aujourd’hui.
Ce balado est rendu possible grâce au soutien financier du gouvernement du Canada et du programme Commémoration Canada de Patrimoine canadien. Parlez-en à vos proches et abonnez-vous à 49 degrés nord pour continuer à explorer les histoires captivantes qui ont forgé ce pays remarquable.
Rivercast Media s.a. (03:46.572)
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe est profondément meurtrie. La menace d’une résurgence de l’Allemagne vaincue et l’expansionnisme soviétique grandissant inquiètent les pays européens. La sécurité du continent est en jeu. L’Union soviétique étend rapidement son influence dans l’Europe de l’Est. La Pologne, la Tchécoslovaquie, la Hongrie et d’autres pays passent sous le contrôle soviétique et adoptent des régimes communistes.
Cette mainmise sur une partie du continent suscite de vives inquiétudes en Europe occidentale et aux États-Unis. En 1948, l’Union soviétique impose un blocus total sur Berlin-Ouest, coupant la ville du monde extérieur. Pendant près d’un an, les voies d’accès terrestre et fluviales sont bloquées. Provoqués, les alliés occidentaux organisent alors un pont aérien pour ravitailler la population de Berlin-Ouest et maintenir leur présence. Ce défi logistique sans précédent, qui a duré près d’un an, a démontré la détermination et l’ingéniosité des puissances occidentales. Malgré le blocus, ils ont réussi à maintenir un flux constant de ravitaillement, affirmant ainsi leur solidarité face à l’agression soviétique.
Le Canada n’a pas participé au pont aérien de Berlin. Toutefois, l’enthousiasme des diplomates canadiens pour un pacte de défense officiel s’est accru suite à cet événement. Le blocus de Berlin cristallise les tensions entre l’Est et l’Ouest et met en évidence la nécessité d’une alliance solide pour contrer l’expansion soviétique. Une réponse collective et coordonnée pour dissuader l’Union soviétique est nécessaire.
Pendant ce temps, le 33e président des États-Unis, Harry S. Truman, en fonction depuis janvier 1945, est au premier plan de la montée des tensions avec l’Union soviétique. Celui-ci promulgue en 1947 la doctrine Truman.
Rivercast Media s.a. (05:58.804)
Une stratégie géopolitique selon laquelle les États-Unis se disent investis dans le soutien des régimes démocratiques face aux régimes autoritaires menacés par le communisme après la Seconde Guerre mondiale. Cimentant la politique interventionniste externe américaine, l’approche de Truman enterrine la fin de l’isolationnisme et marque le début de la guerre froide. Cette politique américaine d’endiguement influence la création de l’OTAN, car les États-Unis cherchent à tout prix à renforcer les alliances militaires pour contenir l’influence soviétique en Europe. Parallèlement dans leur pays, les États-Unis se mettent à la chasse aux communistes, pratique connue sous le nom de maccarthysme, d’après le nom du sénateur Joseph McCarthy. Originellement affilié au Parti démocrate, McCarthy rejoint le Parti républicain pendant la Seconde Guerre mondiale alors qu’il est encore en service actif. Il entre au Sénat américain le 3 janvier 1947. Autrement discret, il sort de l’ombre le 9 février 1950 avec un discours sur les « ennemis de l’intérieur », dans lequel il affirme détenir une liste de membres du Parti communiste et d’un réseau d’espionnage qui infeste le département d’État des États-Unis et façonne sa politique.
Rivercast Media s.a. (07:32.852)
Le maccarthysme est caractérisé par une peur omniprésente de l’infiltration communiste dans les institutions américaines. Se met alors en branle une série d’enquêtes, de procès et de purges visant à éradiquer les communistes et les sympathisants communistes. La création de l’OTAN et la chasse aux communistes en Occident sont deux phénomènes interconnectés, résultant de la montée des tensions de la guerre froide entre les États-Unis et l’Union soviétique.
Rivercast Media s.a. (08:21.006)
La décision des Américains d’utiliser des bombes atomiques nucléaires sur Hiroshima le 6 août 1945 et Nagasaki le 9 août 1945 est principalement motivée par le désir d’accélérer la fin de la Seconde Guerre mondiale en obligeant le Japon à se rendre et en démontrant la supériorité militaire des États-Unis. L’importance de la dissuasion nucléaire pendant la guerre froide allait devenir un autre argument qui milite pour la création d’une alliance militaire internationale.
Argument d’autant plus important puisque l’URSS faisait des progrès en matière d’armement nucléaire. La course aux armements était donc lancée. La prolifération des armes nucléaires soviétiques a alors remis en question la crédibilité de la dissuasion nucléaire de l’Occident. Bien que le nucléaire américain ne soit pas explicitement cité comme un facteur direct dans la création de l’OTAN, l’avènement de l’ère nucléaire et la course aux armements qui a suivi ont incontestablement influencé la stratégie et la doctrine de l’Alliance pendant la guerre froide. La dissuasion nucléaire a joué un rôle crucial dans l’équilibre des pouvoirs et continue d’être un sujet de débat et de préoccupation aujourd’hui.
Face à la menace grandissante de l’Union soviétique après la Seconde Guerre mondiale, cinq pays d’Europe occidentale, la Belgique, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, décident de s’unir pour renforcer leur sécurité collective. Le 17 mars 1948, ils signent le traité de Bruxelles.
Rivercast Media s.a. (09:54.542)
Un accord historique qui pose les bases d’une coopération politique, économique et culturelle, mais surtout d’une défense mutuelle en cas d’agression armée. Ce traité, précurseur de l’OTAN, marque un tournant dans l’histoire européenne. Il témoigne de la volonté de ces nations de résister à l’expansionnisme communiste et de construire une Europe unie et forte. Il expose les valeurs communes des partis impliqués, comme leur foi dans les droits fondamentaux, et les principes démocratiques, les libertés civiques et individuelles. Les cinq États s’engagent à coopérer loyalement pour constituer en Europe occidentale une base solide pour la reconstruction de l’économie européenne et se prêter mutuellement assistance pour assurer la paix et la sécurité internationale tout en faisant obstacle à toute politique d’agression. Négocié et signé en quelques mois seulement, ce pacte scellait la coopération des pays signataires dans les domaines de la défense, de la politique, de l’économie et de la culture.
Le traité de Bruxelles mentionne spécifiquement que les nations sont autorisées et doivent prendre les mesures jugées nécessaires en cas de reprise d’une politique d’agression de la part de l’Allemagne. Pour s’engager dans la défense de l’Europe, les États-Unis avaient posé une condition. L’Europe devait démontrer sa volonté d’unité et de coopération. Signé dans un palais à Bruxelles, le traité a répondu à cette exigence. Le traité de Bruxelles a jeté les bases de l’OTAN. Il a également incité les États-Unis à s’engager dans la défense de l’Europe.
Le principe fondamental du traité de Bruxelles est la défense collective. Toute attaque contre un des membres serait considérée comme une attaque contre tous. Ce traité a donc joué un rôle essentiel dans la construction de l’architecture de sécurité de l’Europe occidentale après la Seconde Guerre mondiale. Il a marqué un tournant dans les relations internationales en Europe et a contribué à la stabilité et à la paix sur le continent pendant la guerre froide.
Rivercast Media s.a. (11:58.676)
Le traité de Washington et le traité de l’Atlantique Nord sont deux appellations du même document, le traité fondateur de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, qui donne son nom à l’organisation elle-même, l’OTAN. Les négociations du traité de Washington ont probablement débuté au cours de l’année 1948, après la signature du traité de Bruxelles en mars, et se sont intensifiées en 1949, menant à la signature du traité en avril de la même année.
La négociation du traité de Washington a été un processus rapide et efficace, accéléré par le contexte de la guerre froide.
Rivercast Media s.a. (12:48.366)
Le Canada a joué un rôle actif dans la définition des objectifs et des principes de l’OTAN. En 1946, Humphrey Wrong est nommé ambassadeur du Canada et il reste en poste jusqu’en 1953. Wrong est l’un des principaux architectes du traité de l’Atlantique-Nord, ayant joué un rôle actif dans les négociations et plaidé pour un traité axé sur la défense collective.
Aussi à cette époque, un certain Lester Bowles Pearson fut nommé par le premier ministre libéral, William Lyon Mackenzie King, pour occuper les fonctions de sous-ministre des affaires extérieures. Pearson, le diplomate canadien le plus en vue des années 1950 et 1960, a jeté les bases de la politique étrangère du Canada après la guerre, en particulier en ce qui concerne sa participation dans l’OTAN et les Nations unies. Durant les négociations, Pearson a insisté pour inclure un article sur la coopération économique et sociale surnommé The Canadian article.
Lauréat du Prix Nobel de la paix en 1957, Pearson est premier ministre du Canada du 22 avril 1963 au 20 avril 1968. Ses cabinets instaurent l’accès universel aux soins de santé, les prêts aux étudiants, le bilingusme officiel, le régime universel de pension et le drapeau du Canada. Combiné à son travail innovateur à l’Organisation des Nations unies, Pearson est considéré comme l’un des Canadiens les plus influents du 20e siècle.
Rivercast Media s.a. (14:52.152)
Avec seulement 14 articles, le traité de l’Atlantique Nord est l’une des conventions internationales les plus courtes. Élaboré avec soin, il trouve son fondement dans l’article 51 de la Charte des Nations Unies, où est réaffirmé le droit naturel des États indépendants à la légitime défense individuelle ou collective. Il prévoit une exception à l’interdiction générale de l’emploi de la force tout en exigeant que les mesures de légitime défense soient portées à la connaissance du Conseil de sécurité de l’ONU et cesse dès que celui-ci assure le maintien de la paix.
Témoignage de la clairvoyance des rédacteurs et de leur capacité à concilier préoccupations et objectifs internationaux, d’une part, et intérêts nationaux, d’autre part, à l’exception de l’inclusion de nouveaux membres, le traité n’a jamais été modifié depuis sa signature, il y a 75 ans. De 12 membres originaux, on en compte maintenant 32. Le traité définit clairement les objectifs de l’OTAN, notamment la défense collective, la promotion de la paix et de la sécurité et le renforcement de la stabilité dans la région de l’Atlantique Nord.
L’OTAN s’engage à régler les différends par des moyens pacifiques et à éviter l’emploi de la force incompatible avec les buts des Nations unies. Malgré cela, l’article 5 du traité est, on ne peut plus clair : « Une attaque armée contre un membre sera considérée comme une attaque contre tous ».
L’article 2 étant les obligations des membres de l’OTAN au-delà de la défense militaire pour inclure la coopération économique, politique et sociale. Cet article, le déjà nommé Canadian Article, est le fruit du travail de Pearson, qui a spécifiquement plaidé pour que l’Alliance ne soit pas seulement une entité militaire, mais aussi une organisation englobant des aspects politiques et économiques. Au-delà de sa mission de défense collective, l’OTAN contribue à la stabilité régionale en prévenant les conflits grâce à des partenariats stratégiques et des missions de maintien de la paix.
Chaque pays signataire du traité est tenu de partager les risques, les responsabilités et les avantages de la défense collective. Il oblige les pays signataires à ne prendre aucun engagement international qui serait en contradiction avec le traité. Dans les faits, l’OTAN constitue la structure qui permet de réaliser les objectifs de l’Alliance. Objectifs qui, à ce jour, n’ont pas fondamentalement changé.
Rivercast Media s.a. (17:11.494)
D’ailleurs, au niveau structurel, le Conseil de l’Atlantique Nord est la principale instance politique décisionnelle au sein de l’OTAN. C’est également le seul comité institué par le traité fondateur de l’Alliance. En vertu de l’article 9, le Conseil a le pouvoir de constituer les organismes subsidiaires qui pourraient être nécessaires à l’application du traité. Au fil des ans, le Conseil a ainsi mis en place un réseau de comités chargés de faciliter le travail de l’Alliance et de traiter tous les sujets dont il est amené à se saisir.
Aujourd’hui, les principaux comités de l’OTAN sont le Conseil, le Groupe des plans nucléaires et le Comité militaire. Le Comité des plans de défense, qui était lui aussi l’un des principaux organes décisionnels de l’OTAN, a été dissous dans le cadre de la réforme des comités de juin 2010. Le Conseil de l’Atlantique Nord est le principal organe de décision politique à l’OTAN. Il supervise le processus politique et militaire lié aux questions de sécurité intéressant l’Alliance dans son ensemble. Il est composé de représentants de chaque pays membre, qui se réunissent pour examiner des questions d’ordre politique ou opérationnel nécessitant des décisions collectives et il offre ainsi un cadre permettant de procéder à de larges consultations sur tous les sujets touchant à la paix et à la sécurité des pays membres.
Le Groupe des plans nucléaires NPG joue un rôle crucial dans l’examen et l’adaptation de la politique nucléaire de l’Alliance face aux défis de sécurité changeants. Créé en 1966 sous le nom de Comité des Questions de Défense Nucléaire, le NPG est l’organe de haut niveau qui se penche sur des questions clés, telles que le rôle des forces nucléaires, la maîtrise des armements et la prolifération. Tous les membres de l’OTAN, à l’exception de la France, participent au NPG, qu’il soit doté ou non d’armes nucléaires.
Quant au Comité militaire de l’OTAN, il joue un rôle central en tant que principale source de conseils militaires pour le Conseil de l’Atlantique Nord et le Groupe des plans nucléaires. Il assure le lien vital entre les décisions politiques et l’action militaire. Chargé de recommander les mesures nécessaires à la défense de la zone OTAN et à la mise en œuvre des opérations, le Comité militaire élabore également des concepts stratégiques et évalue les forces et les risques potentiels pour l’Alliance. À côté des comités principaux, on compte 21 sous-comités qui font rapport directement au Conseil.
Le Canada contribue de manière significative à la sécurité collective de l’OTAN à travers une variété d’actions et d’engagements.
Rivercast Media s.a. (19:37.23)
Le Canada a participé à presque toutes les opérations de l’OTAN depuis sa création, démontrant ainsi son engagement envers la défense collective de l’Alliance. Le Canada dirige un groupement tactique multinational de présence renforcé en Létonie dans le cadre de l’opération Réassurance, la plus grande mission actuelle des Forces armées canadiennes en Europe centrale et orientale. Cette opération s’inscrit dans un contexte de renforcement de la défense collective de l’Alliance depuis l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, qui a ravivé les tensions avec l’OTAN. Opération multidimensionnelle qui implique des forces terrestres, maritimes et aériennes, le Canada dirige ce groupement tactique multinational depuis la base militaire de Adazi, près de Riga. La contribution du Canada comprend aussi de navires fournis aux groupes maritimes permanents de l’OTAN. Ils patrouillent dans l’océan Atlantique Nord, la mer Baltique, la mer Noire et la mer Méditerranée.
Rivercast Media s.a. (20:38.182)
L’opération Réassurance est aussi soutenue logistiquement par un déploiement aérien canadien à partir de Prestwick, en Écosse. Des forces opérationnelles aériennes du Canada ont été aussi déployées en Islande, en Lituanie et en Roumanie, incluant des avions de chasse CF-188 Hornet.
Rivercast Media s.a. (21:03.924)
Au fil des ans, l’opération a évolué pour s’adapter au changement de l’environnement de sécurité en Europe. D’ailleurs, en 2023, le Canada a renforcé sa présence en Létonie en déployant un escadron de chars Léopard 2.
Rivercast Media s.a. (21:23.382)
Une nouvelle transformation dirigée par le Canada est prévue d’ici 2026. L’opération Réassurance est un exemple concret de l’engagement du Canada envers l’OTAN et la sécurité collective. Elle témoigne de l’importance de l’OTAN pour la sécurité du Canada et de ses alliés dans un contexte géopolitique incertain.
L’OTAN doit non seulement gérer les défis sécuritaires traditionnels, mais aussi anticiper et s’adapter aux nouvelles menaces posées par les changements climatiques, qui constituent aussi un défi majeur pour la sécurité de ses membres. Il exacèrbe les tensions géopolitiques et complique les missions militaires. L’augmentation des températures de surface, la fonte du pergélisol et la montée des niveaux de la mer engendrent des sécheresses, des inondations et des catastrophes naturelles, qui à leur tour mènent à des crises humanitaires et politiques.
En 2021, l’OTAN met en place un plan d’action sur le climat et la sécurité qui inclut des mesures pour améliorer la résilience opérationnelle, renforcer les structures politiques et institutionnelles et intégrer des technologies vertes dans les opérations militaires. L’OTAN s’engage par le fait même à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 45 % d’ici 2030 et à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Des méthodologies pour mesurer les émissions des activités militaires ont été développées pour guider ces efforts.
Rivercast Media s.a. (22:50.258)
La question de l’Arctique est devenue un point focal des interventions liées au changement climatique. Le réchauffement accéléré de la région ouvre de nouvelles routes maritimes nécessitant une surveillance accrue et la préparation pour garantir la liberté de navigation. Le passage du Nord-Ouest et la route maritime du Nord, maintenant navigable pendant de plus longues périodes, raccourcissent considérablement la distance de navigation entre l’Europe et l’Asie, ce qui augmente l’intérêt géopolitique de la région. De plus, l’Arctique est riche en hydrocarbures, minerais et autres ressources naturelles. Avec la fonte des glaces, ces ressources deviennent de plus en plus accessibles, suscitant une compétition pour leur contrôle.
La Russie, avec sa vaste côte arctique, revendique une large portion de ces ressources ce qui pourrait entrer en conflit avec les intérêts des États membres de l’OTAN, le Canada en tête. La Russie renforce sa présence militaire dans l’Arctique en construisant de nouvelles bases et modernisant ses infrastructures. Elle déploie également des systèmes de défense aérienne et des forces terrestres supplémentaires dans la région. Ses revendications territoriales dans cette région suscitent des inquiétudes quant à un éventuel déséquilibre des forces.
Préoccupée, l’OTAN voit la nécessité de surveiller de près ses activités et de renforcer ses propres capacités pour dissuader toute menace potentielle. La proximité du Canada de cette zone accroît son importance pour l’Alliance. C’est ainsi que l’OTAN pose ses yeux sur Montréal.
Rivercast Media s.a. (24:25.79)
L’OTAN reconnaît que le changement climatique est un multiplicateur de menaces qui peut aggraver les tensions géopolitiques et les risques de conflits. Par exemple, la fonte des glaces polaires ouvre de nouvelles routes maritimes et donne accès à de nouvelles ressources, ce qui pourrait engendrer des rivalités entre les États. L’OTAN a aussi comme objectif de réduire l’impact des activités militaires sur le climat. Le Canada prend des mesures pour aider l’OTAN à relever les défis émergents, et, à cet effet, il accueille le Centre d’Excellence de l’OTAN pour le Changement Climatique et la Sécurité.
L’idée de créer un centre d’excellence de l’OTAN sur le changement climatique et la sécurité a émergé en 2021, lors du Sommet de l’OTAN à Bruxelles. Le protocole d’entente du CECCS a été signé par les pays parrain lors du Sommet de l’OTAN à Vilnius, capitale de la Lituanie, en 2023 et devrait être pleinement opérationnel d’ici la fin de 2024. Le CECCS, situé à Montréal, est une initiative conjointe d’Affaires mondiales Canada et du ministère de la Défense nationale. Il s’agit d’une plateforme unique où les acteurs militaires et civils peuvent collaborer pour relever les défis de sécurité liés aux changements climatiques. Il permettra de partager les meilleures pratiques et de développer des solutions innovantes pour faire face aux défis de la sécurité climatique. Le Canada, en tant que pays hôte, partage ses perspectives et ses expériences uniques en tant que nation nordique et arctique.
Le Centre d’excellence de l’OTAN pour le changement climatique et la sécurité à Montréal est une initiative importante qui témoigne de l’engagement du Canada et de l’OTAN à relever les défis de la sécurité climatique. Il permettra de renforcer la collaboration entre les experts militaires et civils, de développer des solutions innovantes et de mieux comprendre les liens complexes entre le changement climatique et la sécurité internationale.
Le Canada participe à plusieurs autres centres d’excellence de l’OTAN, couvrant des domaines tels que la défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire, les opérations maritimes, la cyberdéfense et la communication stratégique.
Rivercast Media s.a. (26:30.662)
Le Canada joue un rôle important dans la sécurité collective de l’OTAN en participant activement aux opérations, en dirigeant des missions clés, en investissant dans la défense, en s’engageant à relever les nouveaux défis de sécurité et en favorisant la coopération et l’interopérabilité au sein de l’Alliance.
Rivercast Media s.a. (27:03.726)
Le développement de l’OTAN et de la guerre froide sont indissociables de la course à l’armement nucléaire, mais la stratégie nucléaire de l’OTAN a évolué considérablement depuis la création de l’Alliance en 1949. À ses débuts, l’OTAN adopte une stratégie basée sur l’idée que la possession d’armes nucléaires dissuaderait l’Union soviétique. Les États-Unis sont le principal détenteur de l’arme nucléaire au sein de l’OTAN.
Cependant, à compter des années 1960, l’OTAN choisit de répondre de manière graduée aux menaces soviétiques. Au lieu de se limiter à une réponse totale en cas de conflit nucléaire, l’OTAN élargit ses options de réponse par la possible utilisation d’armes nucléaires tactiques pour répondre à des attaques conventionnelles, créant ainsi une gamme de réponses possibles pour éviter une escalade directe vers une guerre nucléaire totale. Ainsi, l’OTAN déploie des armes nucléaires tactiques en Europe pour renforcer sa posture de dissuasion et pour rassurer les alliés européens quant à l’engagement des États-Unis.
Mais ces actions ont trouvé réponse en Union soviétique, qui voyait ces déploiements comme une menace directe. Pour compenser l’avantage stratégique des États-Unis en Europe, l’URSS déploie des missiles nucléaires à Cuba. À la fin des années 1950, les États-Unis et le Canada reconnaissent la nécessité d’un système de défense conjoint pour se protéger contre ces menaces aériennes potentielles et crée le Commandement de la Défense Aérospatiale de l’Amérique du Nord, NORAD. Pendant ce temps, le Royaume-Uni et la France notamment, tous deux déjà membres de l’OTAN, s’arment et réalisent leurs premiers essais nucléaires. Le Canada, pour sa part, n’a jamais développé ni possédé d’armes nucléaires. Il participe cependant aux accords de partage nucléaire dans le cadre de l’OTAN.
Ainsi, le Canada permet le stockage d’armes nucléaires américaines sur son sol et contribue à la planification pour leur usage en cas de conflit. Paradoxalement, le Canada joue un rôle central dans le Traité de non-prolifération. Cet accord international signé en 1968 est entré en vigueur en 1970 visant à limiter la propagation des armes nucléaires et promouvoir le désarmement nucléaire tout en facilitant la coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques.
Rivercast Media s.a. (29:16.43)
D’ailleurs, le Canada exprime aussi à cette époque des préoccupations concernant l’influence croissante des États-Unis au sein de l’OTAN. Le Canada est préoccupé par le fait que les politiques et les décisions prises parfois unilatéralement par les États-Unis puissent avoir un impact disproportionné sur l’ensemble de l’OTAN et de ses membres. Malgré la course à l’armement des années 1960 à 1980, cette période de la guerre froide est connue sous le nom de ‘’la détente’’ puisqu’elle est marquée par une réduction des tensions entre les superpuissances.
Rivercast Media s.a. (29:55.56)
Les États-Unis et l’Union soviétique cherchent à établir un climat de coopération plus stable, ce qui implique des négociations pour réduire les risques de conflits nucléaires et des efforts pour améliorer les relations diplomatiques. Avec la fin de la guerre froide et la dissolution de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques, l’OTAN réévalue sa stratégie nucléaire au tournant des années 1990. La fin des tensions conduit à des réductions substantielles de l’armement nucléaire.
L’OTAN continue encore aujourd’hui de moderniser ses systèmes nucléaires et de surveiller les développements nucléaires ailleurs dans le monde, notamment en ce qui concerne les activités de la Russie, de l’Iran et de la Corée du Nord.
Rivercast Media s.a. (30:40.718)
Après l’effondrement de l’Union soviétique, les relations entre l’OTAN et la Russie traversent plusieurs phases, allant de la coopération à des tensions accrues. Dans les années 1990, les deux entités cherchent d’abord à établir des bases de coopération. La Russie rejoint le Conseil de Coopération Nord-Atlantique en 1991, puis le programme Partenariat pour la Paix en 1994, dans un effort de s’intégrer à l’Ordre international naissant.
L’acte fondateur OTAN-Russie de 1997 marque un tournant significatif dans les tentatives de coopération entre l’OTAN et la Russie. Cependant, les relations se détériorent rapidement à la suite de l’expansion de l’OTAN vers l’Est. L’OTAN envoie des missions de paix pour aider à stabiliser l’Europe centrale et de l’Est. L’alliance s’élargit pour inclure plusieurs pays de l’ancien Bloc soviétique, comme la Pologne, la Hongrie et la République tchèque en 1999.
Rivercast Media s.a. (31:40.574)
Cette expansion vise à stabiliser la région et à promouvoir la démocratie et la coopération militaire, mais devient rapidement un point de friction majeur. La situation est exacerbée par le déploiement de systèmes de défense antimissiles de l’OTAN en Europe de l’Est. Selon certains experts, cela ravive même des sentiments nationalistes et anti-occidentaux en Russie. La situation culmine en 2014 avec l’annexion de la Crimée par la Russie, un acte condamné par l’OTAN qui a répondu par la suspension de toute coopération pratique avec la Russie et par le renforcement de sa présence militaire dans les États membres de l’Est.
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Les attentats du 11 septembre 2001 ont eu un impact significatif sur les stratégies de l’OTAN, entraînant plusieurs changements majeurs dans son approche et ses opérations. L’OTAN invoque l’article 5 du traité de Washington pour la première fois, considérant ainsi que l’attaque contre les États-Unis était une attaque contre tous les membres. C’est ce qui conduit à des opérations militaires en Afghanistan dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les attentats de septembre 2001 ayant été orchestrés par Al-Qaïda depuis des bases en Afghanistan. Traditionnellement centré sur la défense collective de ses membres en Europe et en Amérique du Nord, l’OTAN commence à mener des opérations au-delà de ses frontières traditionnelles.
En même temps, l’OTAN élargit ses partenariats au-delà de l’Europe et de l’Amérique du Nord, en établissant des liens avec des pays comme l’Australie, le Japon et la Corée du Sud. Ses partenariats visent à aborder des menaces globales, telles que la prolifération des armes de destruction massive et les cyberattaques. Le Canada et l’OTAN considèrent le cyberespace comme un nouveau ‘’théâtre de guerre’’, au même titre que les domaines aériens, terrestres, maritimes et spatiaux. La Russie est perçue comme un acteur majeur dans ce nouveau domaine, ce qui nécessite une attention particulière de la part de l’Alliance.
La Létonie, pays membre de l’OTAN, où le Canada dirige un groupement tactique multinational, se considère plus susceptible de subir une cyberattaque de la part de la Russie qu’une invasion terrestre. Renforcer les capacités de défense cybernétique des membres de l’OTAN est donc prioritaire. Créé en 2008 en Estonie, le Centre d’excellence pour la Cyberdéfense Coopérative se concentre sur la recherche, la formation et l’échange d’informations en matière de cybersécurité. C’est d’ailleurs en 2010 que l’OTAN inclut la cybersécurité comme un domaine clé pour la sécurité collective.
Rivercast Media s.a. (34:23.534)
En 2014, lors du sommet du pays de Galles, l’OTAN déclare que les cyberattaques pourraient entraîner l’activation de l’article 5 qui stipule qu’une attaque contre un membre est une attaque contre tous. La notion de défense collective est ainsi élargie aux cybermenaces. Depuis 2021, l’OTAN qualifie les cyberattaques comme le cinquième domaine de guerre. La transformation numérique offre des opportunités considérables pour l’OTAN, notamment en termes d’amélioration de l’efficacité opérationnelle, de la prise de décision et de la collaboration entre les Alliés.
Cependant, elle expose également l’Alliance à de nouveaux défis en matière de cybersécurité. Les cybermenaces de plus en plus nombreuses et sophistiquées provenant d’acteurs étatiques et non-étatiques sont préoccupantes pour l’OTAN. Ces acteurs malveillants cherchent à exploiter les vulnérabilités liées à la transformation numérique pour atteindre leurs objectifs. Parmi les menaces les plus préoccupantes, on peut citer les cyberattaques visant les infrastructures critiques de l’OTAN, tels que les réseaux de communication, les systèmes de commandement et de contrôle et les bases de données sensibles.
L’Alliance est également confrontée à des campagnes de désinformation qui visent à saper la confiance du public, à semer la discorde entre les alliés et à influencer l’opinion publique. L’espionnage, par le biais du vol de données et de la surveillance, représente une autre menace majeure pour la sécurité de l’OTAN. Face au défi de la transformation numérique, l’OTAN adopte une stratégie proactive pour exploiter les opportunités et atténuer les risques. Plus qu’une simple adaptation, il s’agit d’une véritable transformation qui place la cybersécurité au cœur de ses priorités.
Rivercast Media s.a. (36:03.958)
L’objectif, créer un cyberbouclier robuste et résilient pour protéger les infrastructures critiques de l’Alliance. La cybersécurité est un défi permanent qui exige une vigilance et une adaptation constantes. L’OTAN, consciente de l’importance cruciale de cet enjeu, s’engage à investir dans ses capacités, à innover et à coopérer avec ses alliés pour garantir sa sécurité et sa résilience dans le cyberespace.
Le Canada joue un rôle actif dans le renforcement de la cyberdéfense de l’OTAN. Le pays participe à des initiatives de coopération en matière de cybersécurité et s’engage à investir dans ses propres capacités. En agissant collectivement et en anticipant les menaces, l’Alliance se donne les moyens de défendre ses valeurs et ses intérêts dans un monde numérique en constante évolution.
Rivercast Media s.a. (36:59.918)
L’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cette action militaire a provoqué une forte réaction de l’OTAN, qui a fermement condamné l’agression. Cette guerre est considérée comme une violation flagrante du droit international et une grave menace pour la sécurité euro-atlantique. L’Alliance soutient le droit de l’Ukraine à l’autodétermination et à choisir ses propres arrangements de sécurité, et elle ne reconnaît pas les annexions illégales de territoires ukrainiens par la Russie, y compris la Crimée en 2014. Face à l’agression russe, l’Alliance Atlantique et ses membres ont intensifié leur soutien à l’Ukraine. Ce soutien multiforme comprend des livraisons d’armes et d’équipements militaires, des programmes de formation pour les forces ukrainiennes et une aide financière substantielle.
Parallèlement, l’Organisation a renforcé sa présence militaire en Europe de l’Est, notamment dans les pays baltes et en Pologne. Ce déploiement de forces vise à dissuader toute agression russe contre les pays membres et à rassurer les alliés de la région. Le Canada joue un rôle de premier plan dans le cadre de l’opération Réassurance, qui contribue à cette présence renforcée. En plus de son engagement terrestre, le Canada a déployé des navires et des avions de combat en Europe de l’Est pour appuyer les mesures de l’Alliance. L’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 s’inscrit dans un contexte qui rappelle certains aspects de la guerre froide, notamment les tensions géopolitiques et les préoccupations concernant la sécurité nationale, et l’expansion de l’OTAN.
Certains analystes voient dans cette guerre un effort pour accélérer une transition vers un monde multipolaire où l’influence occidentale, particulièrement celle des États-Unis et de l’OTAN, serait réduite. L’Ukraine n’est pas membre de l’OTAN, mais elle entretient des relations étroites avec l’Alliance militaire occidentale. Elle déclare officiellement son intention de rejoindre l’OTAN en 2019.
Cependant, l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN est un sujet complexe et délicat en raison des tensions avec la Russie. L’adhésion de nouveaux membres nécessite l’accord unanime des pays membres. Certains d’entre eux hésitent à accepter l’Ukraine en raison des risques avec la Russie et d’alliances occultes. Le statut de l’Ukraine au sein de l’OTAN reste donc celui d’un partenaire privilégié, sans garantie de sécurité collective, en vertu de l’article 5.
L’OTAN répond également aux crises humanitaires résultant des catastrophes naturelles.
Rivercast Media s.a. (39:24.27)
Le séisme au Pakistan en 2005 est un exemple notable de cet effort. Après un tremblement de terre dévastateur qui a coûté la vie à environ 80 000 personnes, l’OTAN fournit une aide humanitaire d’urgence avec le transport de fournitures essentielles et l’établissement de camps temporaires pour les personnes déplacées. La même année, l’OTAN assiste les États-Unis après le passage de l’ouragan Katrina, fournissant des ressources logistiques pour aider à la gestion des secours, incluant le transport aérien de fournitures et de personnel humanitaire vers les zones touchées.
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Le Canada est à l’avant-garde. Son rôle a significativement évolué au sein de l’OTAN, passant d’un engagement majoritairement militaire à un leadership plus diversifié et axé sur les défis contemporains. Maintenant chef de file dans la lutte contre le changement climatique au sein de l’Alliance, il fait aussi preuve d’un engagement accru en Europe de l’Est.
Le Canada est de plus reconnu pour son expertise en matière d’entraînement militaire. La 15e Escadre Moose Jaw est un centre d’entraînement d’excellence du personnel de l’Aviation royale canadienne. La 15e Escadre offre un programme d’entraînement en vol pour les pilotes de l’OTAN. Des pilotes et instructeurs de différents pays comme Singapour, le Royaume-Uni et la Hongrie participent au programme. Ce programme permet au Canada de travailler en étroite collaboration avec ses partenaires et contribue à l’engagement du Canada envers l’OTAN pour le renforcement des opérations aériennes.
Le Canada est champion du programme Femmes, paix et sécurité, qui fait la promotion active de la participation des femmes au sein des Forces armées et dans les structures de l’OTAN. En plus de son engagement militaire traditionnel, le Canada se positionne comme un leader dans des domaines émergents. Ses nouveaux rôles reflètent l’engagement du Canada envers la sécurité collective et la promotion des valeurs démocratiques dans un monde en constante évolution.
Aujourd’hui, vu l’émergence des menaces géopolitiques, le bénéfice mutuel Canada-OTAN est d’autant plus important. La Russie reste une menace majeure, surtout depuis l’annexion de la Crimée en 2014. Cette action a mené l’OTAN et le Canada à accroître leur présence militaire dans la région. L’expansion de l’OTAN vers l’Est est perçue comme une menace par la Russie. Plus l’OTAN s’étend, plus la Russie se sent menacée et est susceptible de recourir à la violence pour protéger ses intérêts.
Rivercast Media s.a. (41:52.75)
La Russie a modernisé ses forces armées et a repris ses patrouilles de bombardiers dans l’Arctique et l’Atlantique Nord. Ces sous-marins à longs rayons d’action sont également de retour dans l’Atlantique Nord et contribuent à augmenter les tensions dans la région. La Russie est de plus en plus active dans la guerre hybride, qui combine des tactiques militaires et non militaires pour déstabiliser ses adversaires.
Rivercast Media s.a. (42:19.758)
Quant à la Chine, une puissance économique et militaire mondiale, elle est en plein essor. Son programme de modernisation militaire et son comportement agressif, notamment dans les mers de Chine méridionale et orientale, inquiètent l’OTAN. La Chine s’intéresse de plus en plus à l’Arctique, notamment au passage du Nord-Ouest. Elle a déclaré être une puissance proche de l’Arctique et a publié une stratégie pour la région. Sa présence croissante pourrait créer des tensions avec le Canada.
Le Canada a la responsabilité de maintenir un dialogue avec la Russie et la Chine tout en se préparant à faire face à leurs actions agressives. Mais il n’y a pas que les États qui peuvent être hostiles. Les conflits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ont favorisé l’émergence de groupes terroristes transnationaux. Ces groupes représentent une menace pour les pays de l’OTAN, y compris le Canada.
Certains pays membres de l’OTAN ne consacrent pas suffisamment de ressources à la défense, ce qui crée des tensions. Les États-Unis font pression pour que tous les membres atteignent l’objectif de 2 % du PIB pour les dépenses de défense. Certains pays membres de l’OTAN adoptent des politiques qui remettent en question l’unité de l’Alliance. L’OTAN est aussi confronté à des difficultés pour acquérir l’équipement militaire nécessaire. Les processus d’approvisionnement sont souvent longs et coûteux, ce qui nuit à l’efficacité de l’Alliance.
Ces divisions internes pourraient affaiblir l’OTAN et sa capacité à répondre aux menaces. Le Canada, en tant que membre fondateur de l’OTAN, joue un rôle important dans la défense collective de l’Alliance et pour assurer l’unité et la cohésion de l’OTAN face aux défis géopolitiques actuels.
Rivercast Media s.a. (44:02.254)
L’OTAN, créé en 1949, a toujours été une pierre angulaire de la sécurité transatlantique. L’objectif initial de l’OTAN était de protéger les citoyens des pays membres et de défendre les principes de la démocratie, de la liberté individuelle et de l’État de droit. L’Alliance a évolué au fil des ans pour répondre aux nouveaux défis, mais sa mission fondamentale est restée la même. Assurer la sécurité de ses membres par la défense collective.
Le Canada, membre fondateur de l’OTAN, a joué un rôle important dans l’évolution de l’Alliance depuis sa création. Il a été l’un des premiers pays à envisager l’OTAN comme une alliance ayant un potentiel au-delà du domaine militaire. Lester B. Pearson a été un acteur-clé dans la rédaction du Traité de l’Atlantique Nord et a insisté pour inclure une clause encourageant les membres à renforcer leur lien politique et économique en plus de la coordination militaire. Cette clause témoigne de l’engagement du Canada envers une approche multidimensionnelle de la sécurité au sein de l’OTAN.
Durant la guerre froide, le Canada a maintenu une présence militaire importante en Europe, déployant des troupes et du matériel en France et en Allemagne de l’Ouest. Après la guerre froide, le Canada a participé à des opérations en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo, en Macédoine, en Afghanistan et en Libye.
Depuis 2014, l’OTAN a renforcé sa présence en Europe de l’Est et le Canada a joué un rôle de premier plan dans cette initiative. Dirigeant un groupe tactique multinational, le Canada fournit également des frégates en rotation à la Force opérationnelle maritime de l’OTAN, patrouillant l’océan Atlantique Nord et les mers Baltiques, Noires et Méditerranéennes. Mais l’engagement du Canada envers l’OTAN va au-delà des contributions militaires. Il fournit du personnel au siège de l’OTAN et à d’autres postes de l’organisation, tout en soutenant fortement l’expansion et la réforme interne de l’OTAN.
Le Canada est perçu comme un allié fiable, solide et indispensable. Le professionnalisme des Forces armées canadiennes est reconnu par les membres de l’OTAN. Malgré sa solide réputation, le Canada fait face à des défis pour maintenir sa contribution à l’OTAN. La sensibilisation du public canadien à l’importance de l’OTAN et à la contribution du Canada est un enjeu important. Le Canada doit également continuer à investir dans ses capacités militaires pour répondre aux exigences de l’environnement de sécurité en constante évolution.
Rivercast Media s.a. (46:23.05)
Depuis 75 ans, le Canada se tient aux côtés de ses alliés de l’OTAN, fier de son rôle dans cette alliance historique. Il a contribué à façonner l’organisation, à participer activement à ses opérations et a défendu avec ferveur ses valeurs de liberté, de démocratie et de sécurité collective. Aujourd’hui, fort de son engagement inébranlable, le Canada continue de jouer un rôle essentiel au sein de l’OTAN. Avec ses 32 alliés, ils travaillent à la sécurité du Canada, de l’Amérique du Nord et du monde entier. L’OTAN, une alliance pour la paix, une force pour l’avenir.
À l’occasion du 75e anniversaire de la création de l’OTAN, nous rendons hommage aux innombrables personnes dont le courage et le dévouement ont fait du Canada la nation d’aujourd’hui. Leurs histoires, tissées dans la trame même de notre histoire, raisonnent non seulement dans les pages des manuels scolaires, mais aussi dans les rues que nous arpentons et les monuments qui ornent nos horizons. La prochaine fois que vous vous promenez dans une ville ou un village canadien, prenez un moment pour vous arrêter et réfléchir.
Chaque nom de rue et chaque bâtiment murmure des récits de notre passé. Ce sont des monuments vivants dédiés aux explorateurs, aux pionniers et aux visionnaires qui ont bâti ce pays de pierre en brique, de rêve à la réalité. Ce voyage à travers la riche mosaïque d’événements, de personnes et de lieux du Canada est rendu possible grâce au généreux soutien du gouvernement du Canada.
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